SI L’HOMME AVAIT DES AILES
« Malgré la fulgurance de son écriture, on fait souvent un mauvais procès à l’auteur russe, en le prenant pour un grincheux. Tant s’en faut : son écriture est un savant mélange de comédie et de drame. …la mise en scène de Xavier Lukomski relève parfaitement ce défi. Sa « Mouette » est une admirable réussite, drôle, émouvante, pleine d’invention et de talent. C’est un de ces spectacles qu’il ne faut pas rater, parce qu’il donne à voir notre monde comme sous la loupe d’un microscope. Toutes agrandies, ce sont nos drôles de tronches qu’on reconnaît. De quoi rire et frémir. (…)
Avec dix comédiens en état de grâce, la mission est accomplie : on s’accroche aux personnages, on déguste toutes les trouvailles de la mise en scène. Être spectateur, dans ces conditions, est un pur bonheur !
Laurent Ancion. Le Soir. 12 et 13/03/05.


TCHEKHOV D’HIER ET D’À PRÉSENT
« Complexe, dense, riche, mais aussi d’une simplicité désarmante, la dramaturgie tchekhovienne demande une mise en scène attentive, sensible, une légèreté dans la profondeur, une brise dans la houle des sentiments, une ironie certaine mais surtout pas définitive. Xavier Lukomski (…) lui donne tout cela, doublé d’une grande finesse dans l’appréhension du temps « à la fois réel et distendu, compressé du théâtre ». (…) À travers les années, au plus profond des passions, à la surface de nous-mêmes. D’où l’on revient ému, étonné, étourdi un peu de ce charme triste, tendu et tendre, et drôle aussi. Enivré d’une beauté intense, presque violente, jamais ostensible.
Marie Baudet. La Libre Belgique. 15/03/05.

SUR DES AÎLES
« Et ça bruit, bouge, renverse des verres, pouffe de rire, se fâche, se saute au cou, joue au lotto (à l’ancienne), et …coupe au scalpel la phrase rythmée de Tchekhov. Tout un monde proche du nôtre, en costumes d’aujourd’hui, qui peu à peu affine chacun des profils, mine de rien, dans le mouvement de la vie (et, donc, de la mort) et du théâtre, double thème obsédant de La Mouette (…).
Une justesse confondante, tendre et drôle, avec douze comédiens/musiciens au même diapason, dont les très denses Cédric Eeckhout, Didier de Neck et Lieve Phlippo, si troublante dans le personnage de la « mouette ». »
Michèle Friche. Le Vif/L’Express. 25/03/05.